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CELESTIAL SEASON “Mysterium I” (Pays-Bas)

celestial season2022

CELESTIAL SEASON avait marqué l’underground des années 90 avec son premier album, « Forever Scarlet Passion » (1993, ici), pépite de Doom Death mélancolique, suivi de « Solar Lovers » (1995), davantage marqué par l’héritage des années 70. Les trois albums suivants – « Orange » (1997), « Chrome » (1999) et « Lunchbox Dialogues » (2000) – n’avaient pas connu un grand écho, le groupe cessant l’essentiel de ses activités pendant les deux premières décennies de ce siècle. Jusqu’à l’année 2020 qui fit office de résurrection, avec à la clé des rééditions des deux premiers albums, la publication d’une compilation, baptisée « The Merciful » et, surtout, la sortie d’un sixième album que l’on attendait plus, « The Secret Teachings ». Affirmer que j’ai été pleinement convaincu par ce dernier serait mentir (relire la chronique : ici), la faute à un son un peu plat et à des compositions pas assez marquantes.

Autant dire que « Mysterium I », premier opus d’une trilogie dont les second et troisième volets devraient paraître plus tard en 2022 et en 2023, m’a fait une impression nettement plus forte. Au fil de sept compositions, CELESTIAL SEASON propose sa vision particulière du Doom Metal, les vocaux grondants apportant une touche Death. Jamais le septette n’entame une quelconque course à la lourdeur, à l’épaisseur : les riffs de guitare demeurent tout à fait distincts ; bien qu’austère, la section rythmique ne verse jamais dans une attitude pachydermique ; même les vocaux Death que l’on vient de mentionner se veulent lugubres mais articulés et expressifs, avec même un recours à des passages plus chuchotés que grognés.
Fidèle à ses racines héritées des années 90, CELESTIAL SEASON refuse une fois de plus d’adopter un son puissant et rutilant, préférant moins de puissance mais plus de saleté et d’âpreté. Autre refus salutaire, celui d’une écriture linéaire et convenue. Dans le cadre de morceaux relativement concis (entre plus de quatre et moins de sept minutes), le groupe fait l’effort de proposer une progression au sein de chaque titre, avec une imbrication de séquences multiples et contrastées, gages de variété et de dynamisme dans la dramaturgie. Dans l’esprit, CELESTIAL SEASON fait montre d’une liberté qu’en leur temps, des formations pionnières comme CELTIC FROST ou MY DYING BRIDE surent imposer. D’ailleurs, les arrangements de violoncelle et de violon contribuent fortement à asseoir le particularisme du groupe, tout autant qu’ils renforcent l’indispensable dimension romantique et gothique.

Fier de son ancrage dans les années 90, sans toutefois se résigner à un passéisme de mauvais aloi, « Mysterium I » fait partie de ces albums que l’on prend plaisir à écouter et réécouter, afin d’en découvrir les nombreux recoins, tout en bénéficiant d’une ambiance générale sombre et vénéneuse. On attend avec une impatience non feinte les volumes suivants !

Alain Lavanne

Date de sortie: 25/04/2022

Label: Burning World records

Style: Doom Death Métal

Note: 17/20

Ecoutez ici

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