Pour ne rien vous cacher, j’ai le grand tort de ne rien connaître à la discographie préalable de ce groupe britannique qui a déjà plusieurs albums sous la ceinture. Aussi, me fiant au nom et au contexte spatial de l’illustration de pochette, je m’attendais franchement à du Stoner Rock teinté de Space Rock, le tout déjà entendu mille fois. Le fait est que l’on retrouve des éléments Stoner dans les neuf compositions de cet album : lignes de basse ventrues, rythmiques rebondies, ambiances gazeuses, chant laconique… De même, l’attirail psychédélique, les passages flottants et les motifs obsédants propres au Space Rock croisent le chemin de l’auditeur.
Pour autant, l’écriture et le son de DESERT CLOUDS ne sauraient se résumer à ces deux sources, puisqu’on relève très rapidement une grosse influence Grunge (tendance ALICE IN CHAINS, SOUNDGARDEN), notamment dans des riffs de guitares accordées assez bas, dans des intonations vocales nasales et traînantes, comme porteuses d’un désabusement immense, dans des mélodies troubles. L’alternance entre des moments faussement nonchalants et de brusques poussées d’agressivité presque Punk n’est pas sans rappeler NIRVANA.
A propos de mélodies troubles, on ne peut passer à côté d’une dimension psychédélique assez nette, décelable dans des arrangements ou dans des séquences entières plus lentes, plus étirées, au cours desquels les guitares se montrent acides, stridentes, parfois planantes.
La conjonction de ces influences m’évoque une formation des années 60 qui savait combiner la rigueur binaire du Blues, les joliesses de la Pop, les égarements aventureux du Rock psychédélique, l’approche frontale et rugueuse du Rock dur : THE DOORS.
L’excellente maîtrise de ces registres d’influence, le métier des musiciens et une excellente mise en son font de « Planexit » un album attachant.
Alain Lavanne
Date de sortie: 25/03/2022
Label: Mandrone Records
Style: Grunge psychédélique
Note: 16/20
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