On n’apprendra rien à personne, les hard-rockers Suisses font partie des groupes de légende de leur spécialité. Forts de leurs 13 albums studios qui ont ravi les fans, ils continuent leur chemin en proposant une musique certes immuable mais d’une qualité incomparable. En route vers un entretien qui nous apprendra bien des choses sur un groupe pas si connu que cela en France…
1- Votre entité existe depuis les années 90 et pourtant en France vous ne jouez pas beaucoup. A votre avis, pourquoi ?
Mark : Nous avons toujours aimé jouer en France même si ce n’est pas souvent. Nous souffrons de la même chose ici en Suisse. On joue principalement en Suisse alémanique et rarement en Suisse romande. Nous ne savons pas nous-mêmes pourquoi, parce qu’en gros nous jouons partout où il y a suffisamment de gens qui veulent nous voir. Et honnêtement, ça a toujours été une grande fiesta avec les fans français et ça a été très diverstissant pour nous. Alors tout est ouvert et on peut aussi faire un petit appel ici : s’il y a des promoteurs parmi les lecteurs qui souhaiteraient organiser un concert en France, merci de nous contacter. Nous serons heureux de venir.
2- Peux-tu m’expliquer les raisons qui ont poussé Mark Fox à quitter le groupe puis à revenir ?
Mark : C’est une longue histoire avec beaucoup de petits facteurs. D’une part, j’étais encore un jeune sauvage de 20 ans à l’époque qui devenait une rock star le soir venu. D’une part, je voulais vivre les clichés du rock. Comme c’est le cas à cet âge, tu penses souvent que tu sais tout et que certaines choses se passent différemment de ce que tu pensais, j’ai dû faire l’expérience par moi-même et je ne voulais pas qu’on me le dise. De plus, je voyais la vie à travers l’alcool et la fête comme le contenu de la vie du musicien. Cela n’a pas duré longtemps dans le groupe et a répandu une atmosphère toxique jusqu’à la fin amère. Il a donc fallu couper. Après cela, je me suis senti libre mais aussi mis au défi et j’ai pu faire mon propre groupe : FOX. Ce fut un moment de “retour à la case départ” qui m’a donné beaucoup d’expérience que j’avais ignorée avec SHAKRA auparavant. Après deux albums avec FOX, Thomas m’a recontacté, ce qui était très étonnant, car nous étions des ennemis jurés, pour ainsi dire. Il a évoqué l’idée que je devrais revenir à SHAKRA et j’ai accepter sa proposition, cela montre la grandeur de faire équipe à nouveau après une longue période d’hostilité et nous pourrions maintenant, avec notre expérience, communiquer les uns avec les autres rien qu’avec les yeux.
3- Vous connaissiez-vous avant la formation du groupe ?
Thomas : Moi et notre batteur Roger avons grandi au même endroit, je suppose que nous nous sommes rencontrés pour la première fois quand nous avions 15 ou 16 ans. Nous avions l’habitude de jouer ensemble dans différents groupes à l’époque. Puis il rejoignit le groupe qui a ensuite été appelé Shakra en 1993 et il m’a dit qu’ils recherchaient un nouveau guitariste en 1994. J’ai hésité en premier, mais ensuite après l’audition et j’ai été extrêmement impressionné par la section rythmique de ce groupe qui fonctionnait super ien.
4- Le groupe préféré de chaque membre du groupe ?
Thomas : À l’époque, dans les années 80… AC/DC et tous les groupes de métal britanniques et allemands comme Accept, Scorpions, Priest ou Saxon. Mais aujourd’hui j’écoute très rarement ces groupes. Je suis un grand fan de Rush and Dream Theater.
Mark : Aerosmith et Guns’n’Roses.
5- Qui ou quoi t’inspires pour écrire des chansons ?
Thomas : Ça arrive… ou pas. Dans mon cas, ce n’est pas une mauvaise ou une bonne expérience que j’ai eue ou quelque chose comme ça. Je dois juste jouer de ma guitare toute la journée et souvent au bout d’un moment je joue quelque chose, un riff ou une mélodie et je me dis : Wow, ça sonne bien ! Parfois, cela ne prend que cinq minutes et toutes les différentes parties d’une chanson me viennent à l’esprit. Et parfois, il faut des semaines, voire des mois, pour qu’une chanson soit créée à partir d’un simple riff de guitare. Ce qui aide vraiment, c’est d’obtenir de temps en temps de nouveaux instruments. Une nouvelle guitare peut sûrement être très inspirante.
6- Où était ton dernier concert ?
Mark : C’était au moulin Hunziken, à Rubigen près de Berne en Suisse. Nous étions heureux de pouvoir enfin remonter sur scène. Le dernier concert avant cela était fin octobre, soit dit en passant à Colmar, en France et après cela, tous les concerts ont dû être reportés à cause des mesures Covid, malheureusement. Comme maintenant, après ce concert, tout doit encore être reporté. C’est très ennuyeux mais que pouvons-nous faire? Nous ne faisons que traverser cette pandémie maintenant. Parfois, il est possible de jouer, parfois non. Espérons que nous sortirons bientôt de cette spirale.
7- Où aimeriez-vous jouer ?
Mark : Personnellement, j’adorerais jouer sur une de ces croisières métal dans les Caraïbes. J’aime le soleil, la mer et les palmiers et si je peux combiner cela avec de la musique, ce serait une grande expérience.
Thomas : Qu’est-ce que je peux dire de plus…. ça a l’air plutôt cool !
8- Certains d’entre vous ont déjà souffert du trac? Un conseil pour les débutants sur la façon de combattre cela?
Mark : Le seul remède au trac est la scène elle-même. Il est important de sentir le picotement avant de sortir et de vous lancer. Une fois sur scène, cela prend une minute ou deux et la fièvre est partie.
Thomas : J’en souffre encore un peu après toutes ces années… parfois plus, parfois moins. Et je ne sais pas pourquoi. Mais ça va, je peux gérer.
9- Quels groupes vous ont le plus inspiré ?
Thomas : Eh bien ceux que j’ai mentionnées précédemment. Même si j’aime Rush ou DT, c’est musicalement quelque chose de complètement différent de ce que nous faisons. Non, je suppose que des groupes comme AC/DC ou les Scorpions m’ont le plus inspiré en termes de guitare. Vous savez, les trucs simples. Sinon je ne pourrais pas les jouer!
10- Quelle est la chose la plus étrange qu’un fan vous ait jamais demandée ?
Thomas : Phuuu…. aucune idée….
11- Que penses-tu de tes fans ?
Mark : Nos fans sont les fans les plus fidèles qui soient. Ils grandissent avec nous, ou vice versa, et nous donnent l’énergie et la volonté de continuer encore et encore dans ce cirque musical. Sans nos fans, nous n’existerions pas.
12- SHAKRA “live” en France, c’est possible ?
Marc : Oui, bien sûr ! Après tout, nous avons déjà joué en France. Nous espérons qu’il y aura de nombreux autres concerts dans votre beau pays voisin. Pour le moment tout est assez compliqué à cause de la pandémie, mais espérons que cela se décantera bientôt, il était temps !
13- Quelque chose à ajouter ?
Mark : Je souhaite à tous les fans beaucoup de courage et de force pour traverser ces moments difficiles. Positivez! Cela ne peut que s’arranger.. Continuez à écouter du rock dans ce monde de fou !
English version
1- Your entity has existed since the 90s and yet in France you do not play much. In your opinion, why?
Mark: We always enjoyed playing in France and in fact it was not very often. We have the same here in Switzerland. Here we play mainly in German-speaking Switzerland and rarely in French-speaking Switzerland. But we don’t know ourselves why that is, because basically we play everywhere where there are enough people who want to see us. And honestly, it’s always been a huge party with the French fans and it’s been a lot of fun for us. So it’s all open and we can also make a little call here: if there are any promoters among the readers who would like to organize a concert in France, please contact us. We will be happy to come.
2- Can you explain to me the reasons that pushed Mark Fox from the band and then back?
Mark: It’s a long story with a lot of little factors. For one thing, I was still a wild 20-year-old at the time who literally became a rock star by night. On the one hand, I wanted to live out the clichés, and on the other hand, I also wanted to sow my wild oats. As is the case at that age, you often think you know everything better and that some things go differently than you thought, I had to experience for myself and did not want to be told. In addition, I also saw more and more alcohol and partying as the content of the musician’s life. That couldn’t last long in the band and spread a toxic atmosphere until the bitter “in-between” end. So a cut had to be made. After that I felt free but also challenged and could do my own thing: FOX. That was a “back to square one” moment that gave me a lot of experience that I had skipped over with SHAKRA before. After two albums with FOX, Thomas approached me, which was very amazing, because we were arch enemies, so to speak. He brought up the idea that I should come back to SHAKRA after all and I credited the step, because it shows greatness to team up again after a long time of hostility and we could now, with a similar wealth of experience, communicate with each other at eye level.
3- Did you know each other before the band was formed?
Thomas: Me and our drummer Roger grew up in the same place, I guess we met for the first time when we were 15 or 16. We used to play in different bands together back then. Then he joined the band that was later called SHAKRA in 1993 and he told me that they are looking for a new guitarist in 1994. I hesitated first, but then went over to an audition and was extremely impressed how well the rhythm-section of this band worked.
4- Each band member favorite band?
Thomas: Back then in the 80’s… AC/DC and all the British and German Metal-Bands like Accept, Scorpions, Priest or Saxon. But nowadays I very rarely listen to these bands. I’m a huge Rush and Dream Theater fan.
Mark: Aerosmith and Guns’n’Roses.
5- Who or what inspires you to write songs?
Thomas: It just happens… or not. In my case it’s not a bad or a good experience I had or something like that. I just have to play my guitar all day long and often after a while I play something, a riff or a melody and I go: Wow, that sounds cool! Sometimes it just takes five minutes and all the different parts of a song are coming to my mind. And sometimes it takes weeks or even months until a song is created out of just a guitar-riff. What definitely helps is to get new gear from time to time. A new guitar can surely be very inspiring!
6- Where was your last gig?
Mark: That was in the mill Hunziken, in Rubigen near Bern in Switzerland. We were happy to finally get back on stage. The last concert before that was at the end of October, by the way in Colmar, France and after that all concerts had to be postponed because of the Covid measures, unfortunately. As now, after this concert, everything has to be postponed again. This is very annoying but what can you do? We are just shambling through this pandemic now. Sometimes it is possible to play, sometimes not. Hopefully we will get out of this spiral soon.
7- Where would you like to act?
Mark: Personally, I would love to play on one of those metal cruises in the Caribbean. I love sun, sea and palm trees and if I can combine that with music, it will be a great experience.
Thomas: What can I say…. sounds pretty cool!
8- Any of you has ever suffered from stage fright? Any tip for beginners on how to beat that?
Mark: The only remedy for stage fright is the stage itself. It’s important to feel the tingle before you go out and rock out. Once you’re on stage, it takes a minute or two and the fever is gone.
Thomas: I still suffer from that a little bit after all those years… sometimes more, sometimes less. And I have no idea why. But it’s ok, I can handle it.
9- What bands have inspired you the most?
Thomas: Well, at least not my favorite bans I mentioned before. As much as I like Rush or DT, this is musically something completely different than we do. No, I guess bands like AC/DC or the Scorpions have inspired me the most guitar-wise. You know, the simple stuff. Otherwise I wouldn’t be able to play it
10- What’s the weirdest thing a fan has ever asked you for?
Thomas: Phuuu…. no idea….
11- What do you think of your fans?
Mark: Our fans are the most loyal fans there are. They grow with us, or vice versa, and give us energy and the will to go on and on in this music circus. Without our fans we would not exist.
12- SHAKRA “live” in France, it’s possible?
Mark: Yes, of course! After all, we have already played in France. We hope that there will be many more concerts in our beautiful neighboring country. At the moment everything is quite complicated because of the pandemic, but hopefully this will settle down soon, it’s about time!
13- Something add?
Mark: I wish all the fans out there a lot of courage and strength to get through these hard times. Cheer up! It can only get better. Keep on rockin’ in a Mad World!