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EVIL KING “The Dark Age” (Grèce/ Argentine)

evilking2021

Le Heavy Metal lyrique et épique est sensé avoir vu le jour au début des années 80. Prolongé pour partie par le Power Metal au cours de la même décennie, ce type de Heavy Metal est demeuré l’affaire limitée d’aficionados, en dehors des incursions évidentes dans ce domaine de la part de noms essentiels comme IRON MAIDEN, BLACK SABBATH, DIO ou MANOWAR. Depuis de longues années, certains territoires font office de havres, voire de matrices régénératrices. Peu reconnue, affreusement frappée dans son économie, la Grèce n’en demeure pas moins un réduit incroyablement fécond pour ce type de Heavy Metal. Il suffit de songer à des formations aussi talentueuses que complémentaires que WISHDOOM, BATTLEROAR, NORTHWIND, VALIDOR, LITANY, ALMOST HEAVEN, SACRED BLOOD et quantité d’autres. De manière identique, plusieurs pays d’Amérique du sud et centrale se font fort de perpétuer une tradition jamais véritablement édicte, dans le sillage d’un précurseur comme RATA BLANCA.

Heureuse convergence des périphéries, EVIL KING comporte trois musiciens grecs et un chanteur argentin, et cette diversité produit un album fort en gueule, qui s’alimente à des sources diverses : Heavy mélodique à la QUEENSRYCHE, Heavy orchestral à la SAVATAGE, Power Metal mélodique à la KAMELOT, Power Metal à tendances progressives à la CONCEPTION. A l’instar des trop méconnus SIGNUM REGIS, nos collaborateurs transatlantiques condensent de manière fort efficaces leurs influences. En dépit du nom du groupe, du titre de l’album et de sa pochette (les Templiers et gnia gnia gnia…), les compositions demeurent relativement concises, n’offrant pas des ambiances orchestrales et épiques qui, soit disant, correspondraient forcément avec les thèmes chevaleresques, pour le coup réellement abordés par EVIL KING.

Cette imagerie chevaleresque se trouve concrétisée de manière compacte (des compositions entre plus de trois et moins de six minutes) et puissante (très belle et efficace section rythmique, en appui direct de riffs tranchants). Le Heavy Metal tranchant et riche en pulsations rythmiques puissantes se trouve équilibré par des orchestrations de claviers dûment proportionnées et par des mélodies ostensiblement charmeuses, évocatrices de QUEENSRYCHE. N’oublions pas au passage la qualité technique et mélodique des solos de guitare.

Très légèrement rauque, le chant propose un registre médium, avec des inflexions plus hautes, à mi-chemin entre une agressivité contrôlée et des modulations presqu’enjôleuses, un peu dans la lignée de Geoff Tate et David deFries (VIRGIN STEELE). C’est à la fois techniquement maîtrisé et sincèrement évocateur.

Bien que doté d’une production puissante et actuelle, cet album peut réveiller de fort beaux souvenirs chez les amateurs de Heavy Metal carré mais épique des années 80. Quand la tradition ne se réduit pas au passéisme, on obtient EVIL SPIRIT.

On ne trouvera certes rien de révolutionnaire sur « The Dark Age » mais on prendra un plaisir avéré à subir la puissance et à découvrir les nombreuses nuances du Heavy Metal puissant et racé, efficace mais chiadé de EVIL KING.

Alain Lavanne

Date de sortie: 26/03/2021

Label: Elevate Records

Style: Heavy Power Métal

Note: 17/20

Ecoutez ici

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